Corme-Ecluse

La commune se situe dans le canton de Saujon, arrondissement de Saintes. En 1793, il y avait 937 habitants, jusqu'à 1 047 Cormillons en 1846 et 598 en 1975.
Aujourd'hui, la population s'élève à 1 076 habitants.

Le territoire s'étend sur 1749 hectares. L'origine du nom : "corme" pour les fruits du cormier (variété de sorbier) bordant autrefois la Seudre et "écluse" pour les barrages situés sur la rivière qui traverse la commune.

Le bourg se développe à partir du XIIème siècle sous l'impulsion des moines, les bénédictions de Saint-Jean d'Angély qui accélèrent le défrichement de la région et la mise en valeur de ce site riche de la présence de la Seudre. Les sept moulins à eau autrefois établis sur la rivière et les quatorze moulins à vent témoignent d'une activité économique importante, basée sur la culture des céréales et du chanvre. 

La commune de Corme-Ecluse fait partie des 34 communes de la Communauté d'Agglomération Royan Atlantique depuis le 1er janvier 2013.

 
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Historique

L'Eglise prieurale de la Nativité de la Sainte Vierge

L'église Notre-Dame de Corme-Ecluse, siège d'un ancien prieuré bénédictin, est donnée vers 1105 par Ramnufle, évêque de Saintes, au monastère de Saint-Jean d'Angély "pour qu'il en jouisse toujours et la possède à perpétuité". Cette abbaye est donc à l'origine de la reconstruction du sanctuaire dans le milieu du XIIème siècle.

CE EgliseCE Eglise plan

Caractéristique de l'architecture romane saintongeaise, cet édifice est doté d'une façade encadrée par deux contreforts et divisée en registres horizontaux ornés de motifs dénués de caractère religieux.
L'église a subi, à priori, peu de dommages durant les guerres de Religion. Dès la fin du XVIIIème siècle, des travaux d'entretien sont entrepris essentiellement à l'intérieur de l'église, dont le jointement des murs, des peintures...
En 1822, la reconstruction de la charpente de la cloche est lancée puis en 1852, c'est la reprise de la façade ouest. Une nouvelle restauration a lieu vers 1860, la sacristie est agrandie par la construction d'une annexe demi-circulaire dans le prolongement de l'abside romane. A partir de 1880, une campagne de réfection des couvertures est engagée, puis un nouveau beffroi est placé dans le clocher. De 1890 à 1900, le cimetière qui entourait l'église est déplacé au "Fief des Rentes". Cet ancien lieu de sépulture est ainsi transformé en place publique.
L'édifice est classé Monument Historique, le 19 novembre 1910. A partir de 1926, la couverture du chœur est remplacée et le clocher mis hors d'eau... En 1971, le programme des travaux comprend l'assainissement des murs extérieurs, la démolition de la fausse abside et de la sacristie qui masquait l'absidiole du croisillon sud, le rejointoiement de la façade occidentale et la restauration du clocher.

CE Eglise façade

En 1990, c'est le remplacement de la porte principale par des vantaux en chêne avec le rejointoiement des pierres et la remise en place de la clef de l'arc, affaissée. Dans les années 2000, la municipalité fait réparer le mécanisme des deux cloches de beffroi, réaliser la mise en lumière de l'édifice, remanier les tuiles et enlever les végétaux qui poussent sur l'édifice. Des travaux d'entretien sont toujours nécessaires.

 

Le Logis de Briagne

Les premiers propriétaires recensés, remontent en 1406, lorsque le Fief de Briagne appartient à Robin Gombaud et à son épouse Isabeau de Maugesier. Adjugée en 1587 à François d'Agès, le logis passe aux Courbon en 1605 suite au mariage de Gabrielle d'Agès et de Charles de Courbon. Les Courbon séjournent fréquemment dans ce fief, Jean-Louis Courbon et sa femme Marie-Anne de Jalesne sont estimés des Cormillons. Aussi en 1683, le curé de la paroisse demanda à dame Marie-Anne d'être la marraine de la cloche de l'église de Corme-Ecluse qui fut baptisé Marie-Anne-Louise. A cette époque, on cultivait le chanvre pour la confection des vêtements et une pièce dans les communs du château était réservée au tissage.
Vendu en 1757 à Gilbert-René Chavagnac, le logis est saisi lors de la Révolution puis adjugé en l'an II à Louis Viaud. Le domaine est cédé en 1843 à Mathieu Davril qui s'en défait en 1852 au profit de Michel Ménard, lequel démembre le domaine, puis vend les bâtiments en 1854 à Etienne Riché, père et fils, avant qu'ils ne soient fragmentés entre plusieurs propriétaires.
Un plan de masse datant de 1700 et un procès-verbal dressé en 1757 montrent que l'édifice, entouré de douves, était implanté au fond d'une cour encadrée par deux ailes de dépendances parallèles flanquées par un pavillon. Le logis était desservi par un escalier à vis contenu dans une tour polygonale adossée à la façade sur cour et flanqué par un pavillon auquel répondait une petite tour. La superficie du domaine n'est pas connue. Le moulin se trouvait près des étangs où poussait le chanvre.
Situés au bord de la Seudre, les restes du château ont été transformés en trois logements. A l'est, étaient autrefois les bergeries aménagées en maison. Au nord, étaient les écuries transformées en ferme, c'est là que se trouvaient le pont-levis ainsi que des oubliettes et une ancienne chapelle. L'aile gauche, plein sud est restée une habitation principale possédant une partie de l'escalier en pierre et des cheminées datant de la fin du XIIIème siècle.

 
CE Logis de Briagne
CE Logis de Briagne plan
 

Photo fournie par M. ARTAUD Christian datant environ de 1990 - Plan (archive départementale 17)

 

Le Cormier

Le petit Château du Cormier, construit durant la deuxième moitié du XIXème siècle, a été en partie détruit par les allemands qui l'ont occupé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il a perdu un étage, les toitures en ardoise et les quatre tourelles. Dans la cour du Logis du Cormier, les allemands avaient construit un véritable château d'eau avec 4 poteaux et la citerne qui « atteignait » le deuxième étage du logis, le tout en bois. Avant de partir, les allemands l'ont fait exploser avec 4 bombes, une à chaque pied des poteaux.
En face du logis, durant cette période, un camp d'aviation allemand avait été établi. Des plaques de ciment sur plusieurs centaines de mètres, attestent encore de sa présence ; le lieu-dit en face du Cormier, de l'autre côté de la départementale, se nomme d'ailleurs "Le Camp".
Le Logis du Cormier a été reconstruit après la libération. Fin des années 1960 et durant les années 70, le Cormier a été un restaurant très chic et renommé, son parc magnifique avec des arbres majestueux a beaucoup souffert durant la tempête de décembre 1999.

 

CE Le Cormier avant

Cliché : Le Guiastrennec éditeur. Saujon

 

CE Le Cormier aujourd'hui

Le Cormier aujourdhui

 
 

Le pèlerinage de Corme-Écluse

Ce pèlerinage existe depuis "des temps immémoriaux", au moins depuis le 12ème siècle. En 1105, Ramnulphe, évêque de la Rochelle, donne au Monastère des Bénédictins de Saint-Jean D'Angély, l'église de Corme-Écluse.
Les Bénédictins font construire une nouvelle église et y placent une statue en chêne de la Sainte Vierge. De nombreux pèlerins viennent s'y recueillir. L'abbé de Saint-Jean D'Angély assiste aux fêtes brillantes en compagnie d'un envoyé du Pape Jean XXII.
Le pèlerinage est interrompu au moment de la Révolution. La fameuse statue est alors cachée dans un grenier puis portée au presbytère.
En 1841, l'abbé Monnier, curé de Corme-Écluse, l'installe dans son jardin. Il espère bâtir une petite chapelle et y déposer la statue, mais ne possède pas de terrain.
En 1874, à la suite d'un voyage à Lourdes, un de ses paroissiens vient lui offrir, gratuitement, le terrain désiré. Les travaux de la Chapelle se terminent en juillet 1876 et le pèlerinage recommence aussitôt.
Des croyants viennent prier Notre-Dame de Corme-Écluse. Plusieurs guérisons d'enfants ont lieu : en 1885, celle d'un enfant de Saint Pallais de Saintes atteint d'une perforation à l'estomac, en 1910, le sauvetage dans la tempête, du navire Colombo et en 1944, la protection de la population de Corme-Écluse, lors du bombardement.
En 1878, l'abbé Monnier, épuisé, fait construire une maison à côté de la chapelle et fait appel à des religieuses pour continuer sa mission, c'est le début du Couvent et des sœurs Dominicaines.
Pendant de nombreuses années, le pèlerinage se déroulait : le 2 août, jour de l'Indulgence. La cérémonie en plein air, dans le parc près de la chapelle, attirait de nombreux pèlerins (entre 500 et 600). Des cars arrivaient de tous les coins du département.
Malheureusement, la tempête de 1999 a abattu de nombreux arbres.
Aujourd'hui, le pèlerinage a lieu le 3ème dimanche de juillet. Environ 250 pèlerins continue à venir se recueillir. C'est un rassemblement de prières, de confessions dans les jardins du Couvent, suivi d'une procession jusqu'à l'église Notre-Dame pour la messe.
De nombreuses plaques de marbre attestent, dans la Chapelle, des guérisons et des grâces obtenues.

 

Sources : mairie de Corme-Ecluse

 

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