La Tremblade

C'est un chef-lieu de canton (six communes), dépendant de l'arrondissement de Rochefort. Sous la Révolution, la commune s'est appelée “la Réunion sur Seudre”. La population était de 2783 habitants en 1793, 4028 en 1946, de 4667 aujourd'hui. Le nom viendrait du tremble. Il existait, dans la région, une forêt de trembles qui va être défrichée à partir du XI e siècle.

Avec ses 6913 hectares, c'est la commune la plus étendue de la presqu'île d'Arvert. Elle a la forme d'un triangle. Le petit côté, au nord, depuis la pointe espagnole jusqu'à la Tremblade est borné par le pertuis de Maumusson et l'embouchure de la Seudre Au sud, la pointe du triangle englobe le phare de la Coubre. La Côte Sauvage, rectiligne sur près de 8 km en constitue l'un des grands côtés. La presque totalité de la commune, près de 6000 hectares, a été envahie par les sables recouverts, aujourd'hui, par la forêt de la Coubre.

 

En 1189, Gombeau, seigneur de Mornac, installe cinq moines ermites de Granmont, au nord-ouest de la forêt de Salis, en un lieu désert nommé “la Garde”. Bientôt un petit monastère voit le jour. Les moines surveillent le littoral inhospitalier et portent secours aux naufragés, moyennant quoi, ils jouissent du “droit de bris”. Non loin, s'installe le monastère de la Petite Couronne dépendant de l'Abbaye de la Couronne, près d'Angoulême. Entre les XII e et XIV e siècles, ces communautés prospèrent. Elles installent, en bordure de la Seudre, des marais salants, exploitent des moulins à drap, une tuilerie. Dans le giron du monastère de la Garde, se développe un petit hameau, La Tremblade.

 

Le phare de la Coubre Lanterne du phare de la Coubre

 
 

Dans l'extrême sud-ouest de la forêt, non loin du phare actuel de la Coubre, en bordure de l'étang poissonneux de Buze, se trouve une église dédiée à Notre-Dame de Buze et un petit hameau. Très tôt les sables deviennent menaçants. Il semble que les bâtiments de N-D de la Garde aient disparus vers 1342, car, à partir de cette date, ils cessent de figurer dans les pièces d'archives. Les bâtiments de Buze,à leur tour disparaissent sous les sables et réapparaissent au gré du déplacement des dunes.

 
Le Phare et la forêt de La Coubre

Le Phare et la Forêt de La Coubre

 

Pendant les guerres de Religion, le monastère de la Couronne et ce qui reste de la Garde sont ruinés, les moines dispersés. Le temporel des deux monastères est affermé par les bénéficiaires. Au XVII e siècle, le petit bourg de la Tremblade se développe. Son port possède deux quais , celui de la Grève et celui du Mus-de-Loup. L'activité est surtout orientée vers la pêche. Depuis le XVI e siècle, on arme pour la pêche à Terre-Neuve. En 1652, un navire de Plymouth “l'Espérance” échange sa cargaison contre 140 tonnes de sel. Le port de Brouage s'ensablant de plus en plus, les vaisseaux du roi prennent l'habitude, entre 1660 et 1666, de venir désarmer à la Tremblade. On aménage le “Mus-de-Loup”, on construit des magasins, des ateliers. C'est là que le duc de Beaufort arme ses navires pour ses expéditions en Afrique.

Mais “les courants d'Oléron”, la passe de Maumusson rendent dangereux l'accès au port. Aussi, en 1666, Colbert se décide à installer l'arsenal à Rochefort, mieux protégé, plus facile d'accès.

 
Port de nuit à la Tremblade

Cabanes en nocturne

 

La population de La Tremblade est dans sa presque totalité protestante. Un temple est construit en 1610. En 1681, pour lutter contre l'influence huguenote, est organisée une grande procession du Saint-Sacrement. Sont présents, l'intendant de l'Aunis avec un corps important d'officiers, tous les catholiques des environs et les six ou sept familles de catholiques trembladais. À la suite de cette cérémonie, les catholiques achètent le temple qui avait été fermé par les autorités. Par “un Procès-verbal de Consécration”, il est transformé en église.

 
 

Eglise de La Tremblade

Dès la révocation de l'Edit de Nantes, les protestants émigrent en masse. La population de la Tremblade passe de 1500 habitants en 1685 à 600 en 1688.

Aussi, le marquis de Seigneley dépêche Fénelon pour essayer d'arrêter l'hémorragie. Ce dernier débarque à la Tremblade le 6 février 1686. Il y restera six semaines et séjournera chez un marchand originaire de Marennes, Samuel Nau. En 1687, la Tremblade est érigée en paroisse, mais ne sera indépendante d'Arvert qu'en 1749. En 1702, on construit un clocher et une façade à l'église.

Sous la Révolution, le bourg fait l'apprentissage de la démocratie. Très tôt, les citoyens fondent la “Société des Amis de la Constitution” . Le 27 décembre 1791, ils achètent une maison qu'ils transforment en “Temple de la Liberté”. La Tremblade et ses environs ont fourni la majeure partie de l'héroïque équipage du “Vengeur” qui coula lors d'un combat naval, en juin 1794.

 

Intérieur de l'église

Intérieur de l'église de La Tremblade

 
 

Au début du XIX e siècle, la situation de la commune devient préoccupante à cause de l'énorme masse de sable dunaire qui recouvre le territoire sur plus de 6000 hectares. C'est un véritable désert de dunes. Devant le danger, un décret impérial du 14 décembre 1810 décide le reboisement de la région. Mais, à cause des évènements politiques, les travaux ne commenceront qu'à partir de 1824.

C'est au début du XIX e siècle qu'on modifie le port. On aménage le chenal de l'Atelier qui constitue encore le port actuel. Des bateaux de 60 tx peuvent s'y aventurer. À partir de 1840, les marais salants font, peu à peu, place à l'ostréiculture. Le peu de terre cultivable produit du froment, du seigle et du maïs. La vigne donne un vin blanc sec de qualité et de l'eau-de-vie. L'industrie est diversifiée. Il existe un four à chaux, cinq distilleries, quatre vinaigreries, une fabrique de sucre.
Sous le Second Empire, le tourisme balnéaire se développant, on a l'idée de “lancer” la plage de Ronce, petit hameau proche de la Tremblade. On construit une route d'accès, on édifie une rue centrale et une place dans ce hameau qui deviendra “Ronce-les-bains”. La vieille église s'avérant trop petite, on construit une nouvelle église qui sera consacrée le 21 juin 1894. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Tremblade est intégrée au système défensif de la Poche de Royan. Le bourg est libéré le 16 avril 1945 par le 158 e RI. après de violents combats. 30% des immeubles sont détruits, 80% des bateaux de pêche coulés.

 
Pont de la Seudre

Le Pont de la Seudre

 

Aujourd'hui, la Tremblade est un important centre ostréicole. Tous les ans se déroule la fête de l'huître et surtout le "Salon international ostréicole". La commune fait également de l'aquaculture et de la pêche artisanale. Il y a un chantier de construction navale et de maintenance. La ville a conservé une vinaigrerie, activité traditionnelle. L'important centre de recherche de l'IFREMER a ses laboratoires dans les environs de la Tremblade. Enfin, le tourisme est, maintenant, comme l'ostréiculture, une activité importante, surtout depuis la construction du pont sur la Seudre. Les structures comprennent des hôtels, des pensions de famille, des campings, des villages de vacances.
Deux atouts majeurs attirent le tourisme: l'immense forêt domaniale de la Coubre et le littoral de la "Côte Sauvage". La forêt de la Coubre couvre plus de 5 000 hectares. Les arbres les plus communs sont le pin maritime et le chêne vert . On trouve aussi des robiniers (faux-acacia) et l'Ailante glanduleux , introduit de Chine en 1786. Dans les dépressions plus ou moins marécageuses domine l' aulne associé à des peupliers et des saules.

 
Cabanes ostréicoles

Cabanes ostréicoles

 
Jour de marché

Jour de marché

 
 
Chenal de La Tremblade

Chenal de La Tremblade

 

Le sous-bois est assez dégagé, souvent pauvre. Deux très belles orchidées fleurissent en avril et fin mai sous les pins : le Céphalanthère à longue feuille (muguet des bois) et le Céphalanthère rose , plus rare. Les champignons sont surtout abondants à la fin de l'été et en automne. Il n'est pas rare d'entrevoir un cerf ou un chevreuil. Parfois, des traces sur le sol révèlent le passage d'un sanglier. Le renard et le blaireau sont nombreux ; souvent,on relève des traces de lapin ou de lièvre. Cette forêt est très vallonnée. Le point culminant se trouve à la Tour du Gardour dont la dune s'élève à 60 m. La forêt est parcourue par des pistes pédestres et cyclables.

La Côte Sauvage
s'étend depuis Bonne Anse jusqu'à la Pointe espagnole , rectiligne sur huit kilomètres, sensiblement orientée N-S. Elle est prolongée par les plages de l'Embellie, du Galon d'Or et de Ronce-les-bains. C'est une côte exposée à toutes les fureurs des éléments. Par gros temps, la passe de Maumusson gronde furieusement et son hurlement remplit les nuits d'hiver.
Des lieux-dits rappellent certains naufrages. A la fin du XV e siècle, un galion richement chargé venant de la côte de Guinée, s'échoue sur la côte. Le lieu du naufrage devient la plage du "Galon d'Or". Le 20 décembre 1823, la goélette espagnole "Antonio Carmen", venant de Bayonne coule en face de ce qui deviendra "la Pointe espagnole". Aujourd'hui, la Côte sauvage est devenue une immense "plage" très prisée par les estivants.

Sur toute son étendue, la plage est ourlée par les dunes littorales dont les pieds sont tapissés par le chiendent des sables. Les hautes pentes et les sommets sont couverts d'oyats au milieu desquels fleurissent des chardons bleus et des liserons des dunes.

À la pointe sud de la commune, en bordure du rivage, à l'entrée de la Gironde, se dresse le phare de la Coubre. Cet endroit de la côte est très instable. Depuis un siècle, la mer a avancé de 2,5 km et des phares successifs furent érigés. Le troisième fut construit en 1895 et s'effondra le 20 mai 1907, remplacé par le phare actuel, mis en chantier en 1904 et achevé en 1906. C'est une tour de 64 m. de haut et d'une portée de 43 miles. Trois cents marches conduisent au sommet. C'est avec le phare d'Eckmûlh, en Bretagne, le plus puissant de la côte atlantique.

Personnage

Job Foran, né à la Tremblade en 1622, huguenot, abjure. Nommé par Louis XIV chef d'escadre le 12 février 1686. Puis devient un corsaire redoutable. Il est anobli. Il meurt en 1692.

 

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