Mortagne-sur-Gironde
La commune se trouve dans le canton de Cozes (arrondissement de Saintes). Le 15 novembre 1895, Mortagne prend le nom de "Mortagne-sur-Gironde". En 1790, la population s'élevait à 1428 habitants, en 1946 à 1351, aujourd'hui à 1053. Le nom viendrait de l'occupation romaine (Castrum Mauretaniae : le camp des Maures) La commune de 1887 hectares se trouve sur le plateau de calcaire crétacé qui domine la Gironde par une falaise de 25 à 30 m. de haut. Vers le IIè siècle, la mer devait baigner le pied de cette falaise. Mais, peu à peu, de grandes surfaces ont émergé grâce à la végétation qui a fixé les alluvions. Des polders se sont ainsi développés créant une falaise morte percée de grottes.
L'occupation humaine est très ancienne. Les Romains y auraient installé une garnison berbère, le "Castrum Mauretaniae". Au IIè siècle, Saint Martial séjourne dans la région. Selon la tradition, il y fonde l'ermitage que l'on peut encore visiter aujourd'hui.
En 1047, Gilbert de Mortagne est l'un des témoins qui signent la charte de fondation de l'Abbaye aux Dames de Saintes :
Les seigneurs de Mortagne sont gens turbulents, ne craignant pas d'attaquer les biens de l'Eglise, notamment ceux de l'Abbaye de Vaux... Nous voulons faire savoir que Benoît de Mortagne a pénétré de force, les armes à la main, dans le cimetière de Vaux et a pillé les biens des moines dans l'église, dans leurs demeures, avec beaucoup de gens en armes..."
(Charte de Vaux -1141 - 1151). À la suite de quoi, le seigneur de Mortagne et ses terres sont frappés d'excommunication.

Les falaises mortes

Ermitage

Église de Mortagne
Une Abbaye importante s'ouvre non loin du bourg. D'elle dépendent cinq prieurés dont ceux de Saint-Seurin d'Uzet et de Cozes. Les moines de l'ermitage vivent surtout de pêche, cultivent quelques champs. À l'occasion, ils reçoivent des pèlerins de Saint-Jacques et leur font traverser l'estuaire.
Au XIVè siècle, un puissant château défend le bourg. En 1377, les Anglais qui occupent Mortagne, sont assiégés par les troupes de Charles V. Au bout de dix-huit moins de siège, les défenseurs sont sauvés par une flotte anglaise de cent vingt navires se rendant à Bordeaux. En 1580, les troupes huguenotes sous les ordres d'Agrippa d'Aubigné font le siège de la forteresse. Henri IV échange avec le Sire de Pons Mortagne contre Brouage. Au début de la Révolution, la poignée de moines qui vit encore à l'ermitage, s'embarque pour l'Espagne. L'ermitage est vendu comme bien national, en 1791, à un sieur Cochin. Le château est démantelé.
Jusqu'au XIXè siècle, le port de Mortagne se limitait à la pêche et au cabotage. Le chenal peu profond limitait le tonnage des navires. C'est en 1837 que, pour la première fois, le bateau à vapeur Bordeaux-Royan, fait escale à Mortagne. Beaucoup de Bordelais, craignant le mal de mer et se rendant à Royan, débarquent à Mortagne et continuent leur voyage en diligence. En 1842, on met en service un grand débarcadère à extrémités mobiles très pratique. Deux pavillons aux allures de pagodes signalaient l'extrémité des travées. Mais ce débarcadère était à péage: 25 centimes pour les personnes, 10 centimes pour les malles.
En ce XIXè siècle, le port devient très actif. Il écoule les produits de la campagne de Saintes et le cognac qui transite par Mortagne pour Bordeaux où il est, souvent, embarqué sur des navires américains. Vers 1900, le port sert d'escale aux torpilleurs de Rochefort. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mortagne se trouve en zone occupée. En septembre 1944, les Allemands de la Poche de Royan tentent, sans succès, de débarquer dans le port. Le 10 septembre, la ville est bombardée par des navires allemands.
Aujourd'hui, l'agglomération est divisée en deux quartiers :
- Sur le plateau, l'ancien bourg fortifié dont il ne subsiste plus rien de la splendeur passée.
- Au pied de la falaise morte, le long du chenal, la partie basse de la ville la "Rive".
L'activité essentielle demeure l'agriculture. Sur le calcaire, on trouve surtout de la vigne pour le cognac (Bon bois). Dans les combes et sur les polders au pied de la falaise, sont cultivées des céréales (blé, maïs), ainsi que des tournesols et de la luzerne. Les polders qui longent le chenal sont récents et datent d'une vingtaine d'années .
On trouve sur la commune 2 ports à sec et un chantier naval de réparation. L'activité touristique ne cesse de progresser grâce au site pittoresque et à la présence d'un port de plaisance. La commune dispose de deux hôtels, d'un camping, de meublés, de chambres d'hôtes, d'une colonie de vacances et de restaurants. Un projet d'aménagement du port prévu.
La chapelle monolithique : l'autel, la balustrade, la tribune et le déambulatoire sont taillés à même le roc. Autrefois, une source jaillissait au fond du déambulatoire. La chapelle possède un retable du XVIIè siècle.
L'Ermitage est lui aussi taillé dans la falaise sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée on trouve vraisemblablement la cuisine avec cheminée, un réfectoire et deux petites salles. Un escalier conduit à l'étage supérieur où sont taillées deux autres petites salles, sans doute des cellules. Depuis la terrasse de l'Ermitage, on découvre un beau panorama sur l'estuaire de la Gironde.

Plus d'informations
- Site de la commune : www.mortagne-sur-gironde.fr
- Site de l'office de tourisme : www.ot-mortagne.com