Saint-Georges-de-Didonne

La commune se trouve dans le canton de Royan-Est (arrondissement de Rochefort). La population était de 778 habitants en 1790, de 2626 en 1946, de 5150 aujourd'hui. Saint-Georges-de-Didonne (1058 hectares) est blotti au fond d'une conche de sable fin de plus de deux kilomètres de long, s'appuyant sur les falaises de calcaire crétacé de Suzac au Sud, de Vallières à l'ouest. La pointe de Vallières, d'ailleurs, sépare la conche de Saint-Georges de la Grande Conche de Royan. Vers le nord, la commune s'étale sur le plateau calcaire à vocation agricole. Les conches sont envahies par d'immenses amas de sable dunaire qui recouvre, en partie, le plateau. Ces dunes sont boisées et donnent, au nord-ouest, le bois de Vallières entièrement loti, au Sud, la forêt de pins et de chênes verts de Suzac .

vue aérienne de saint georges de didonne

Le site est occupé depuis l'antiquité. On a trouvé, à Suzac et à Vallières, les vestiges de "villae" gallo-romaines. Au XIè siècle, c'est une puissante baronnie. Le seigneur de Didonne contrôle tout le littoral de la Gironde depuis Meschers jusqu'à la Coubre. Il possède également des alleux dans la presqu'île de Marennes et des terres dans l'île d'Oléron. Les sires de Didonne, seigneurs de la châtellenie de Royan, touchent une part importante des taxes portuaires ("la Coutume") du port de Royan. Au XIIè siècle, il existe un prieuré clunisien dédié à Saint-Georges, en bordure de la conche. Il sert de halte pour certains pèlerins sur la route de Saint-Jacques. Le hameau qui se développe près du prieuré devient le hameau de Saint-Georges. Pour le différencier des autres hameaux du même nom, on y accole le nom du territoire féodal auquel il appartient. C'est ainsi que naquit Saint-Georges-de-Didonne.

Entre 1155 et 1183, un Pierre de Didonne est abbé de la Grande-Sauve. Les seigneurs de la baronnie sont gens vindicatifs qui n'hésitent pas à piller les biens d'église. Dans une charte datée de 1167-1170, l'abbé de Vaux signale : "Moi, l'abbé Pierre, je veux faire savoir aux gens présents et à venir que Guibert de Didonne a saccagé violemment le cimetière de Vaux et l'a brûlé" . C'est pourquoi l'évêque Bernard a prononcé contre lui une sentence d'excommunication. En 1551, le prieur de Saint-Georges, Jacques Mousnier, âgé de "quarante ans ou environ" vient témoigner lors d'une enquête faite à Royan par le Lieutenant-général de la Sénéchaussée de Saintes. Il demande qu'on établisse un port sûr à Royan, "ce qui serait d'un grand profit au roi et aux marchands trafiquant par ladite mer". Les guerres de Religion n'épargnent pas la paroisse.

L'église qui date du XIIè siècle est en partie détruite et beaucoup de Saint-Georgeais se convertissent au protestantisme. Ce qui permet à "la Dame de Théon", Joachine du Breuil, suzeraine du lieu, de sévir impunément contre les villages de Saint-Georges, de Meschers et de Semussac. En 1623, elle a déjà fait condamner près de cent cinquante habitants "les uns à estre rouez et les aultres pendus". De plus, depuis deux ans, elle affame systématiquement la population. (voir les chapitres sur Semussac et Meschers).

 
Eglise de Saint-Georges

Église de Saint-Georges-de-Didonnne

 
Temple de St Georges

Temple de Saint-Georges-de-Didonne

 
 

Heureusement; en ce XVIIè siècle, la seigneurie de Saint-Georges est annexée au marquisat de Royan qui vient d'être créé au bénéfice de la famille de La Trémoille. Le château féodal existe toujours, à la limite du bourg, entouré d'épaisses murailles, à l'abri de douves profondes. Au XVIIIè siècle, les protestants sont encore nombreux et un pasteur, Jean Jarousseau, vient s'installer à Saint-Georges. Il organise des "assemblées du désert" dans la forêt de Suzac ou dans le marais de Chenaumoine . A la même époque, le Maréchal de Sénecterre, gouverneur de Saintonge, habite au château de Semussac. Il a reçu l'ordre de surveiller les agissements du pasteur Jarousseau. Or, le Maréchal est un "homme des Lumières", donc très tolérant. Il convoque le pasteur: "...Si jamais, lui dit le Maréchal, je dois te rechercher, j'aurai toujours soin de ne pas te trouver; mais il faut m'aider de ton côté, fais-toi une retraite dans ta maison. Toutes les fois que je donnerai l'ordre de t'arrêter, je ferai battre le tambour à l'entrée du village." Le Maréchal fait raser ce qui restait du château féodal. Seule, aujourd'hui, la rue du Châta rappelle son existence.

Jusqu'au XVIIIè siècle, il n'y avait que deux stations de pilotage à l'entrée de la Gironde: Royan et Saint-Palais. Mais ce dernier port devient inutilisable à cause de l'ensablement. Aussi, les pilotes émigrent à Saint-Georges. On construit pour les recevoir un petit port à l'abri du plateau de Vallières. Depuis 1621, on a défini ce type de pilotage :

Piloter, c'est quand ceux du pays, avec de petits bateaux, conduisent les vaisseaux étrangers sur les bonnes routes et hors des brisants, des sables et des rochers.

Lorsque la Révolution éclate, la paroisse est importante. Il y a un curé et deux vicaires. Tous prêtent serment à la constitution civile du clergé. Le vicaire Lair est même assez riche pour être inscrit sur la liste des "Electeurs". En 1793, le maire et une poignée de révolutionnaires brûlent les titres de la seigneurie et du prieuré. Sous le Premier Empire, pour se protéger des navires anglais qui croisent à l'entrée de la Gironde, on installe une batterie de douze canons à la pointe de Suzac. En 1859, les pilotes se plaignent de la précarité des installations de signalisation de la côte et du port. En 1860, on construit deux maisons-phares, l'une à l'entrée du port, l'autre au sommet d'une dune, en pleine forêt, "le phare aux lapins". En 1900, on construit, sur la falaise de Vallières, près du port un nouveau phare de trente mètres de haut.

Aujourd'hui, Saint-Georges-de-Didonne est une « station-village » qui privilégie son environnement et son cadre naturel à l'exemple de la forêt de Suzac qui s'étend sur près de 380 hectares propices aux randonnées et flâneries. Le Parc de l'Estuaire, pôle nature du département de la Charente Maritime, propose une scénographie autour du plus grand estuaire d'Europe et un accès à la tour de guet pour découvrir un panorama exceptionnel.

L'activité de Saint-Georges est essentiellement tournée vers le tourisme. Les activités nautiques très diversifiées sont labellisées France Station Nautique.

La ville dispose d'hôtels, de restaurants, de campings, de villages de vacances, deux grandes surfaces et un marché tous les jours en saison. Le centre-ville est semi-piétonnier. L'église, restaurée au XIXè siècle, est de style néo-gothique. La nef date du XII e siècle. L'église possède six chapiteaux romans dont l'illustre tentation d'Adam et d'Eve.

L'animation estivale est très importante : par exemple, Le Relais de la Côte de Beauté accueille de nombreux spectacles dont le festival Humour et Eau Salée en août.

 
Le phare de saint georges et ses jardins

Les jardins du phare

 
Vue du phare

Vue du phare

 
 

Personnages de la cité :

  • Jean Jarousseau, "pasteur du désert" au XVIIIè siècle. Grand-père d'Eugène Pelletan. Ami de Parmentier, c'est lui qui acclimate la pomme de terre dans la région. Décédé en 1819, il est inhumé à Chenaumoine dans un petit bâtiment entouré de cyprès.
  • Jules Michelet venait en vacances à Saint-Georges. Il vint, notamment du 1er juin au 7 septembre 1859. Il fut témoin d'une terrible tempête qui dura cinq jours et cinq nuits. Michelet lui a consacrée un chapitre dans son livre La Mer qu'il écrivit entre avril et décembre 1860.
  • Odilon Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux et mort le 6 juillet 1916 à Paris, peintre symboliste et coloriste de la fin du XIXe siècle.

 
 
 

Parc de l'estuaire

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