Saint-Palais-sur-Mer
La commune se situe dans le canton de Royan-Ouest (arrondissement de Rochefort). La population était de 827 habitants en 1793, 2.479 en 1946, 3.895 en 2009. La paroisse a été placée sous la protection de Saint-Pallais, 12ème évêque de Saintes au cours du 6ème siècle.
Le territoire de la commune (1.569 hectares) est composé d'un plateau ondulé de calcaire crétacé. Il est limité, au nord, par un bras du marais de Saint-Augustin, au sud, par la Gironde. A l'ouest, sur plus de 700 hectares, le plateau est recouvert par des dunes de sable dont la plus haute culmine à 51m. Ces dunes disparaissent, aujourd'hui, sous l'immense forêt de pins de Saint-Augustin. La commune possède près de 7 kms de façade maritime orientée SE-NO. C'est une alternance de falaises abruptes, sculptées par l'érosion marine (Pont du Diable, Roche aux Moines, Puits de l'Auture) et de conches (plages de sable fin situées entre deux falaises). A l'ouest, sur près de 2,4km, la Grande Côte, plage de sable fin étroitement bordée par la mer au sud, par les dunes boisées au nord. De tout temps, le déplacement des dunes a généré des transformations du paysage, des villages tels que le Maine Gaudin ont été ensevelis par les sables (fin du 18ème siècle), le port de Saint-Palais-sur-Mer, ensablé, devient inutilisable en 1772. Les paysages sont façonnés par la nature mais aussi par les hommes qui avaient, pour habitude, de couper les arbres les croyant perdus face au sable. En coupant ces arbres, le sable n'avait ainsi plus d'obstacles à son déplacement. De 1826 à 1843, les quartiers du Clocher, du Platin, du Maine Gaudin, de Nauzan et des Combots vont être ensemencés afin de fixer les dunes.

Ce n'est qu'à la fin du 11ème siècle, qu'il est fait mention, pour la première fois, de Saint-Pallais. Dans la charte dite de « Sancti Palladii de Bren » du cartulaire de l'Abbaye de Vaux, daté de 1070, il est spécifié que l'église de Saint-Pallais et le tiers de sa dîme furent concédés à Bon, abbé à l'église St Etienne (de Vaux).
Autour de la paroisse, la mise en valeur des terres se fait par le système des « maines », domaines agricoles appartenant à une ou plusieurs familles dépendant de l'abbaye. Ces maines sont à l'origine des hameaux actuels : Maine Gaudin, Maine Bertrand, Maine Jollet. Au 13ème siècle, l'activité économique se partage entre l'agriculture (céréales, vignes), la pêche et le cabotage grâce à un petit port naturel au débouché du marais du Rhâ. La seigneurie de Saint-Palais était intégrée à la châtellenie de Royan. Du 14ème siècle à la Révolution française, plusieurs seigneurs se succéderont au Logis, « un grand corps de bâtiments, composé de maisons de maîtres et de métayers ». Les blasons, témoins de cette succession seigneuriale, sont, à ce jour, les blasons de la commune.
Au cours du 16ème siècle, la presqu'île d'Arvert est le cadre de nombreuses révoltes face à l'augmentation de la gabelle (impôt sur le sel). La Réforme prêchée par Philippe Véron, disciple de Calvin, y trouve un terrain favorable à partir de 1533. Commence la longue période de troubles des guerres de Religion. Entre 1560 et 1570, les calvinistes saccagèrent l'église de Saint-Palais et détruisirent la nef. Le clocher, le chœur et l'abside furent épargnés. Au cours des siècles suivants, le clocher sera exhaussé et des contreforts seront édifiés afin de consolider l'ensemble. Le protestantisme est bien présent sur Saint-Palais-sur-Mer. A la fin du 17ème siècle, sur 229 « feux » ou foyers comptabilisés sur la commune, 214 étaient protestants pour 15 foyers catholiques. Après les signatures des Edits de Nantes et de Fontainebleau, les abjurations, la pratique du désert, un temple est construit à Courlay en 1752.

Eglise néo-romane

Notre-Dame-du-Platin
Au 16ème siècle, les pilotes s'établissent dans le port de Saint-Palais qui deviendra une des 5 communautés de pilotes en Gironde. Mais avec l'ensablement du port, les pilotes désertent la conche.
Du 15ème siècle à la fin du 17ème siècle, naufrageurs et pirates vont sévir sur nos côtes. Face à ces fléaux, une défense des côtes s'avère nécessaire. Milices paroissiales, milices garde-côtes, officiers garde-côtes vont se succéder. Dans la 2ème moitié du 18ème siècle, Saint-Palais-sur-Mer se dote de trois batteries : batterie de Saint-Palais, batterie de la Tour de Chassaigne et batterie de Terre-Nègre. Ces batteries n'existent plus à ce jour.
L'histoire de la ville est étroitement liée à l'histoire des douanes sur la commune. Face à la contrebande côtière fut établi, en 1729, sur la pointe rocheuse sud-ouest de la conche de Saint-Palais, un bureau des fermes, bâtiment pour loger les commis. Il fut réhabilité en 1840. Le Bureau des Fermes devient Bureau des Douanes et c'est à partir de cette date que fut appelé Saint-Palais-sur-Mer « Bureau-Les-Bains » ou « Bureau-sur-Mer ». La plage de Saint-Palais et la rue de l'Océan sont nommés respectivement « Plage du Bureau » et « rue du Bureau » et ce jusqu'en 1918. L'administration douanière a été présente sur la commune jusqu'en 2007. Le sentier du Littoral emprunté jadis par les douaniers n'est autre que le sentier des Douaniers, considéré comme une promenade agréable par les premiers touristes et nos touristes actuelles. Par arrêté ministériel du 28 Août 1938, Jean Zay, ministre de l'Education Nationale-Beaux-Arts, Monuments Historiques-Fouilles et sites, classa la partie de la côte de la conche du Bureau à celle du Platin parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.
En 1790, la première élection municipale eut lieu. De 1793 à 1795, la ville fut appelée « la Chaumière sur Mer »et reprendra, par la suite, le nom de Saint-Pallais.

Au cours du 19ème siècle, Saint-Palais-sur-Mer va se développer grâce à la mode des bains de mer. En effet, de nombreux Bordelais, appartenant à une classe sociale élevée, vont séjourner à Royan sur des courtes et longues périodes. Ils arrivent en chaloupe puis en bateau-vapeur et ils profitent de leurs séjours pour réaliser quelques excursions vers Saint-Palais-sur-Mer. Ce sera le cas pour Mme Emma Ferrand de Beaujouan et Mme Chabouillé St-Phal. En arrivant sur la conche de Nauzan, elles ont le coup de cœur et décident de louer une ferme à Bernezac. Elles feront construire un chalet. C'est ainsi que la commune de Saint-Palais-sur-Mer deviendra un lieu de villégiature de plus en plus prisé. Nombreux sont ceux qui souhaitent construire des villas en bordure de mer. Les quartiers du Clocher, de Nauzan, du Platin (bois du Roy), de Terre-Nègre et autour de la conche de Saint-Palais sont les premiers à être lotis. Des villas type cottage anglais/castels côtoient des chalets basques/des villas régionalistes et sont le symbole d'une nouvelle ère au point de vue architectural : l'architecture balnéaire est née.

Le prolongement de la ligne de tramway en 1897 sera lui aussi un vecteur important au développement de la commune. Des commerces se créent, une vie balnéaire s'installe petit à petit. En 1911, on comptabilise 203 chalets ou villas. Les propriétaires de villas se regroupent et créent le Syndicat d'intérêt local du Bureau en 1907 qui deviendra Syndicat d'Initiative en 1908. Ce syndicat a beaucoup œuvré pour l'accueil des touristes et est à l'origine de nombreuses réalisations sur la commune. Au début du 20ème siècle, un marché couvert, une salle des fêtes, des courts de tennis verront le jour au cœur de la commune. Tout cet ensemble disparaîtra avec la réorganisation du centre-ville en 1975. Des établissements balnéaires seront installés sur la plage du Bureau en 1912, détruits par un raz de marée en 1924.
Le 24 Juin 1940, les troupes allemandes occupent Saint-Palais-sur-Mer. Des villas telles que Primavera ou Régina seront réquisitionnées. L'agence Todt construit le Mur de l'Atlantique dont il reste encore des vestiges sur la plage de La Grande Côte (Blockhaus) mais aussi, de façon éparse, sur le sentier des Douaniers (pièces d'artillerie).
Intégrée à la Poche de Royan, la commune est libérée en Avril 1945. Le général de Gaulle sera présent à Saint-Palais-sur-Mer le 25 Avril 1945.

En 1981, la ville est classée « Station balnéaire ». On construit un nouveau marché couvert, une nouvelle salle des fêtes et une nouvelle mairie.
A ce jour, la commune compte plus de 4.040 villas qui sont, pour la plupart, des résidences secondaires. Elle dispose, pour recevoir les 40.000 touristes qui fréquentent la station, l'été, d'hôtels, de campings, de meublés, d'un centre de vacances, de colonies de vacances.
Pour les distractions, il existe, sur son territoire, une école de voile et de char à voile mais aussi un golf international de 18 trous et un centre équestre de l'agglomération royannaise, une piste cyclable reliant Royan à La Palmyre et des circuits pédestres balisés. La commune possède un lac - Parc Raymond Vignes - autour duquel on peut trouver des activités telles que le tennis, le mini-golf, les mini-bateaux et jeux pour enfants. La commune s'est aussi dotée d'un centre culturel comprenant une médiathèque, un conservatoire de musique, une école de danse et de théâtre.
Panorama architectural
- Ancienne église romane - Vieux Clocher : édifiée au cours de la 2nde moitié du 12ème siècle, l'église a été en partie détruite pendant les Guerres de Religion. Du 12ème siècle, il ne reste que la partie basse du clocher, le fragment du mur gouttereau de la nef, le chœur et l'abside. Au cours des 17ème et 18ème siècles, l'église a subi des transformations : son clocher a été surélevé, des contreforts ont été érigés. Le clocher a servi d'amer. Fermée au culte en 1793, l'église fut ouverte de nouveau en Mars 1853 sur demande des habitants de la commune. Au début du 20ème siècle, les cérémonies n'ont plus lieu dans l'ancienne église mais dans la nouvelle. En 1973, elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Dans les années 1990, elle fut en partie restaurée.
- La nouvelle église : Construite de 1909 à 1911, elle est de style néo romane. Sa façade symbolise la disposition tripartite des églises romanes saintongeaises avec un portail composé de 5 voussures, flanqué de 2 baies aveugles à une voussure et orné de colonnes à chapiteaux sculptés, d'une série d'arcatures (colonnettes et chapiteaux) et d'une baie campanile.
- Chapelle Notre Dame du Platin : édifiée en 1904 par l'industriel Joseph Odelin avec l'accord de l'évêque de La Rochelle, la chapelle se compose d'un clocher narthex en pierre de taille et d'une nef en moellons taillés. En 1908, elle est agrandie. En 1911, elle devient Notre Dame du Platin, patronne des aviateurs. Lieu de pèlerinage depuis 1916.
- Le Phare de Terre-Nègre : autrefois, Tour de Puyraveau ou Tour de Chassaigne ou Tour de Terre-Nègre, cette tour-amer est construite en 1772. En 1836, cette tour devient le Phare de Terre-Nègre (hauteur : 36m).
- Villas Belle-Epoque de 1866 aux années 1930 à découvrir sur la côte Saint-Palaisienne.
Plus d'informations
- Site de la commune : www.stpalaissurmer.fr
- Site de l'office de tourisme : www.saint-palais-sur-mer.com