Controverses autour d'un nom
Claude Masse, Géographe de Louis XIV :
Quelques-uns croient que cette ville était le Portus Santonum des Saintongeais, car aucun ne peut dire ni en quel temps cette ville a été bâtie, ni par qui elle a été détruite, ni comment elle s’appelait.
Le port
L’oeuvre de Ptolémée, astronome et physicien grec du IIe siècle, constitue une référence majeure grâce aux coordonnées géographiques qu’il nous a laissées. De nombreuses copies et traductions successives d’une carte du IIIe siècle ont été établies à la fin du Moyen Âge, multipliant erreurs et oublis. Les variations du profil des côtes dans notre région en rendent aussi la lecture délicate.
Pourtant y apparaissent le Portus Santonum, le Limen Santonum et Noviomagus. Ce dernier se situerait au milieu de l’Estuaire et désignerait probablement le site de Brion, sur la rive gauche. Il y aura longtemps encore polémique sur le Portus Santonum : il s’agirait, d’après R. Ruzé et F. Julien-Labruyère, d’une zone géographique (peut-être le Pertuis Santon), plutôt que d’une véritable installation portuaire. Cependant, de l’avis d’Alain Bouet et d’autres chercheurs contemporains, on ne peut guère douter de l’existence d’un port sur le site du Fâ.
Portrait de Ptolémée
Carte d'après Jacopo d’Angélo, 1406
Le nom : Tamnum (Lamnu) ? Novioregum ?...
La carte de Peutinger (copie médiévale d’une carte des itinéraires de l’Empire romain) : sa géométrie est fausse, mais les distances en milles romains ou en lieues sont précisées. Elles correspondent à des segments rectilignes : Blavia (Blaye), Tamnum = Lamnu ?, Mediolanum.
Longtemps, Barzan fut identifié avec Tamnum, aux XIXe et XXe siècles (Chevalier de Vaudreuil, F. Lièvre, E. Jouan, L. Massiou et L. Basalo).
Extrait de la Carte de Peutinger
L’itinéraire d’Antonin (probablement rédigé au IIe siècle) : énumération géographique des territoires de l’Empire qui mentionne Novioregum.
J. Dassié situe ce Novioregum au Fâ, s’appuyant sur une variante de la lieue gauloise et un itinéraire Burdigala-Mediolanum obliquant sur Barzan. Il place alors Tamnum à Consac.
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Pierre Sillières (Mélanges. Éd. Ausonius, 2003) met en doute le passage de la voie impériale, généralement en ligne droite, par Barzan. Les trois étapes (mansiones) de l’itinéraire seraient Blavia, Tamnum ou Lamnu (Petit-Niort ?), Novioregum (Pons ?). Par contre, une voie Saintes-Barzan poursuivrait son trajet vers Bordeaux, le long de la Gironde.
La lettre du poète Ausone à son ami Axius Paulus, rhéteur de Saintes, va en ce sens :
Viens au plus vite, à l’aide de la rame ou de la roue, soit par là où la Garonne, enfl ée par le refl ux des vagues ondoyantes, rivalise avec l’Océan, soit par le gravier tassé de la route fréquentée qui mène à Blavia la guerrière.