Des Hommes

Henri AMIEL
Après un an passé au Prytanée Militaire de la Flèche, il entre à Saint-Cyr en 1926 et en sort sous-lieutenant en 1928. Il participe bientôt activement à la création du Bataillon de Marche n°2 de l'Oubangui-Chari dont il dirige, après l'avoir formée, la 5ème Compagnie.En mars 1945, il est promu lieutenant-colonel et dirige ses hommes au siège de Royan où les 15 et 16 avril, sous le commandement du Général de Larminat, il conduit en personne l'attaque qui aboutit à la libération de la Poche de Royan, ce qui lui vaut de recevoir une citation à l'ordre de l'Armée.

Alain GAYET
Sous-Lieutenant en juin 1943, il gagne le Maroc avec le 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains (1er RMSM), qui devient le régiment de reconnaissance de la 2ème Division Blindée du Général Leclerc. Le 15 avril 1945, dans la région de Royan, à la tête d'une patrouille à pied, il effectue hardiment la reconnaissance de la Bretelle, Fontbedeau, Saint-Sulpice, ramenant des renseignements précis, malgré de nombreuses mines et les tirs ennemis. Le lendemain, à la tête d'un détachement comprenant deux pelotons de reconnaissance et une section portée d'infanterie, il procède avec audace et rapidité au nettoyage de la région de Mornac-sur-Seudre, faisant 60 prisonniers.

René LEMOINE
En 1938, il est planteur de café et exportateur de produits coloniaux en Oubangui-Chari. Il prend la tête de la résistance civile et militaire à Bangui et organise des actions en faveur du ralliement au général de Gaulle. Affecté dans les Forces françaises libres au 2ème Bataillon de Marche, René Lemoine y commande la section de mitrailleuses. Le 15 avril 1945, René Lemoine participe aux combats de Royan et Didonne pour lesquels il est cité à l'ordre de l'Armée. Tout en menant un combat acharné en première ligne, il assure avec compétence sa mission de secours et de rapatriement des nombreux blessés.

Maurice BAYROU
Volontaire au 2ème Bataillon de Marche de l'Afrique Equatoriale Française (BM 2), après avoir entendu l'Appel du 18 juin, le capitaine Bayrou prend part aux opérations de réduction des poches de l'Atlantique à partir du 30 janvier 1945. Il se distingue à Didonne, le 15 avril 1945, en dégageant la route de Royan alors que le feu ennemi cause de lourdes pertes au BM 2, prenant ainsi une bonne part au succès de cette journée. Il reçoit la Croix de la Libération des mains du Général de Gaulle à Royan, le 22 avril 1945.

Paul KOUDOUSSARAGNE
Incorporé à Bangui, le 8 mars 1940, comme appelé au Bataillon de Tirailleurs de l'Oubangui, il passe à la France Libre le 28 août 1940. Tirailleur de 2ème classe à la 6ème Compagnie du Bataillon de Marche n°2, il est décoré de la Croix de la Libération par le Général de Gaulle à Beyrouth, le 29 août 1942. En 1945 il monte en ligne dès le 4 février sur le front de l'Atlantique. Le 20 février, le tirailleur Koudoussaragne est blessé par l'éclatement d'une mine, au cours d'une patrouille de nuit, devant Royan. Il se bat encore devant La Rochelle jusqu'au 8 mai 1945.

Jean-Marie LEVASSEUR
Le 6 avril 1944, le capitaine de corvette Jean Levasseur prend le commandement de la frégate La Surprise et participe avec elle au débarquement de Normandie et aux opérations de blocus des poches allemandes de l'Atlantique. Au total, Jean Levasseur a parcouru 105 000 milles nautiques en opération et escorté 33 convois en Atlantique-Nord.

Louis MAGNAT
Ingénieur des Arts et Métiers, il suit les cours d'EOR à Poitiers en 1935. En septembre 1943, Louis Magnat est affecté au 1/3ème Régiment d'Artillerie Coloniale qui se constitue à El Ageilat où il commande la 3ème Batterie. Louis Magnat participe ensuite, sur le front de l'Atlantique, à la réduction de la poche de Royan, du 15 au 17 avril 1945. Il termine la guerre en Allemagne avec la 2ème DB.

Roger MATHIEU
Sous-officier, il participe aux opérations menées par la Force L du Général Leclerc en Tripolitaine et en Tunisie avant d'être affecté en juin 1943, à l'artillerie de la Division Leclerc qui devient le 3ème Régiment d'Artillerie Coloniale (3ème RAC). Au sein de la 2ème DB, il se dirige vers le front de l'Atlantique et se distingue lors de la marche sur Royan, du 15 au 17 avril 1945, en suivant constamment au plus près les éléments de tête pour pouvoir mieux régler ses tirs. Son propre char étant pris à partie au cours d'un réglage, il se bat au canon brisant la résistance allemande.

MOURINO
Mourino s'engage pour quatre ans au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad en 1925 et est bientôt affecté au Bataillon de Tirailleurs Sénégalais de l'Afrique Equatoriale Française. Passé à la France Libre le 28 août 1940 à Bangui, il est affecté au Bataillon de Marche n°2. Il combat sur le front de l'Atlantique, dans la réduction des poches de Royan, puis de la Rochelle. Pendant ces opérations le sous-lieutenant Mouniro assure le commandement de la Section de Pionniers du Bataillon.

François VALLI
L'adjudant Valli est volontaire pour servir en qualité de chef de section au 2ème Bataillon de Marche de l'Afrique Equatoriale Française. Devenu lieutenant, François Valli est envoyé sur le front de l'Atlantique aux avants-postes devant Trignac et Musson. En avril 1945, il dirige la première compagnie d'attaque de la position retranchée de la Poche de Royan et lance son unité à l'assaut du centre de résistance de Boube et s'en empare en un minimum de temps. Il s'empare ensuite, le 15 avril, de Didonne avec sa compagnie mais il est grièvement blessé par des éclats d'obus alors qu'il s'apprête à poursuivre son avancée dans les faubourgs sud de Royan. Il passe le commandement au lieutenant Mufraggi avant d'être évacué.

Jean MUFRAGGI
Aux avants postes devant Trignac et Musson en février et mars 1945, le lieutenant Mufraggi effectue plusieurs patrouilles de reconnaissance de nuit dangereuses, permettant de préciser les détails de l'organisation ennemie.
Pendant les combats de libération de Royan il conduit l'attaque, le 15 avril 1945, à une allure record malgré la violente réaction des défenseurs allemands. Après avoir enlevé le centre de résistance de Boube, il donne ensuite l'assaut aux moulins de Didonne. Sa résolution et son audace permettent aux chefs de bataillon de jeter l'unité dans Didonne avant même que l'ennemi ne soit ressaisi.
Son chef étant grièvement blessé, il prend alors le commandement de la compagnie et mène l'attaque du point fortifié d'Enlias, à la sortie ouest de Didonne, sur la route de Royan, faisant avancer l'unité le long de la route minée malgré la violence du feu adverse. La progression sur 300 mètres dure 4 heures mais le lieutenant Mufraggi perce enfin. Dans les faubourgs de Royan, il s'empare d'un dernier blockhaus, permettant ainsi au bataillon d'arriver le premier aux abords de la ville.
Il combat encore, du 30 avril au 7 mai 1945, sur le front de la Rochelle, à la tête de sa compagnie harcelant l'ennemi et faisant des prisonniers.
Des Allemands
La France a accueilli après 1933 les réfugiés politiques allemands. Mais ils se heurtent à une attitude hostile car leur pays est considéré comme l'ennemi héréditaire.
En septembre 1939, le gouvernement français exige qu'ils soient réunis dans des camps de rassemblement. Alors que les conditions de vie y sont très mauvaises, chaque victoire de la Wehrmacht aggrave leur situation ainsi que la méfiance de la population et des administrations. La convention d'armistice prévoyait de livrer tous les Allemands ; elle signa l'arrêt de mort de nombreux réfugiés.
Pourtant, certains parviennent à s'échapper et à rejoindre la résistance...
Théo, des Brigades Internationales... En 1936, Théo est désigné pour aller combattre en Espagne, dans la "Légion Condor" aux côtés de Franco et profite d'une permission pour s'enfuir. Expulsé de Tchécoslovaquie, il traverse l'Autriche et parvient à passer la frontière suisse. Bientôt, Théo s'engage dans les brigades internationales dont il revient grièvement blessé en 1938.
... à la résistance en France... En 1940, avec d'autres camarades de l'immeuble parisien qu'il habite, il diffuse de tracts clandestins du parti Communiste contre l'occupant nazi. Le colonel Dumont qui le connaît depuis l'Espagne pense à lui pour le "laboratoire" et le dépôt d'armes. C'est chez lui que France Bloch fabrique les premières bombes de l'O.S..
Après les arrestations de 1941, Théo part dans la Sarthe où il travaille avec "Gustave" Muller, un des dirigeants de la propagande anti-hitlérienne parmi les soldats allemands en France.
... et au maquis... Théo rejoint ensuite un maquis du Limousin et il participe à la fin de la guerre aux combats de la Poche de Royan. Sur tous les fronts, le "Comité Allemagne Libre" appelle les soldats à la lutte contre les nazis. Des artistes, des écrivains, des hommes politiques et des syndicalistes allemands lancent un appel diffusé parmi les troupes. C'est Théo qui le lit avec un haut-parleur sur tout le front de Royan.