Histoire et origine du bonsaï
Les chinois furent les premiers à cultiver des plantes en pot (penjing) dans un but esthétique, à l’ère de la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.).
Peu après, sous la dynastie des Tsin (220-581) apparaissent les pun-saï (arbre unique dans une coupe). Pour preuve de l’existence de cet art à cette époque, des archéologues ont découvert, en 1971, dans la tombe du Prince Zhang Huai décédé en 705 après J.-C., sous la dynastie des Tang (618-907 après J.-C.), une fresque peinte sur les parois de sa tombe. Celle-ci représente deux valets portants, l’un un paysage en miniature et l’autre un vase en forme de lotus contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.
L’art des bonsaï gagna le Japon aux environs des VIe et VIIe siècles avec les moines, qui amenèrent aussi le bouddhisme. Cet événement est confirmé par le célèbre rouleau du moine bouddhiste Honen de l’époque Kamakura (1192- 1333 après J.‑C.), la représentation de petits arbres alignés dans des coupes. Or il faut savoir que les oeuvres de ce moine retracent surtout la vie à la période Heian (794-1191 après J.-C.). On peut donc raisonnablement en conclure que cet art apparut au Japon au plus tard en l’an 800. Les bonsaï tels que nous les connaissons aujourd’hui ont été codifiés au Japon. Sous la dynastie des Yuan (1279-1368 après J.-C.), après l’arrivée de la secte zen au Japon au XIe siècle, des ministres et des marchands japonais vont rapporter des arbres dans leur pays.
Cependant cet art ne sera réellement intégré au Japon que lorsqu’un fonctionnaire Chinois, Chu Shun-Sui, fuyant la domination mandchoue en 1644, emportera sa collection avec lui. Il initiera ainsi quelques japonais à la culture des futurs arbres en pot appelés bonsaï. Pendant longtemps les bonsaï furent réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses, appréciant surtout les bonsaï colorés. En 1873, l’empereur japonais Meiji élève le bonsaï au rang d’art national. Aujourd’hui, un bon nombre de japonais s’adonnent à la culture du bonsaï, renouant ainsi avec les traditions ancestrales. La première exposition nationale de bonsaï à Tokyo date de 1914 et une exposition annuelle se déroule au Musée d’Art de la capitale depuis 1934.
En Europe, le bonsaï a été introduit pour la première fois, lors de la troisième exposition universelle de Paris, en 1878, puis dans une exposition privée en 1909 à Londres. Bien que cette forme de culture d’arbre en pot existait déjà au Moyen-Âge dans nos régions (cf. les orangeraies), on n’avait encore jamais tenté de recréer la nature à si petite échelle. Aux États-Unis, avec et après la Seconde Guerre mondiale, des bonsaï sont importés massivement du Japon. Il faut attendre les années 1960 pour voir le bonsaï faire une apparition timide en France, où il connaîtra un engouement marqué, au milieu des années 1980.
Culture et entretien
Taille
La dimension apparemment réduite des poteries pour bonsaï, est en fait proportionnée aux dimensions de ces arbres et permet l’équilibre entre la masse foliaire et le volume des racines. Cet équilibre doit être respecté, et outre l’aspect esthétique recherché, une taille régulière permet de conserver ses bonnes proportions. Si nous laissions les branches se développer librement durant plusieurs mois, l’arbre finirait par mourir par l’incapacité de ses racines à trouver suffisamment de nourriture dans le substrat contenu dans la poterie.
Arrosage
Comme pour toute culture de plantes en pots, l’arrosage et la fertilisation des bonsaï sont des éléments importants, permettant d’assurer leur bon développement. Qu’il s’agisse de bonsaï d’origine tropicale (dits d’intérieur) ou d’origine continentale, (dits d’extérieur), l’eau d’arrosage permet aux racines d’assimiler les éléments minéraux nutritifs qui leurs sont nécessaires. L’apport en eau par l’arrosage va dépendre de la saison, de l’emplacement, et du substrat utilisé lors du rempotage.
Un chêne en hiver, à l’extérieur, n’aura besoin de pratiquement aucun arrosage de janvier à fin février, alors qu’un ficus sur la table de votre salon à cette même période aura besoin de trois arrosages copieux par semaine. Un bel érable du Japon en été, sera arrosé régulièrement chaque soir si vous voulez lui conserver intact son magnifique feuillage. Tous ces arrosages successifs vont dissoudre et laver les minéraux contenus dans le substrat. Il convient donc pour nourrir correctement un bonsaï de faire des apports réguliers d’engrais. Sous forme liquide, cet engrais sera dispensé une fois par semaine lors des arrosages. Sous forme solide, un engrais organique incorporé en surface fertilisera la plante pour une durée approximative de 3 mois.
Rempotage
Au bout d’un certain temps, (un an pour les petits sujets et les fruitiers ou les troènes par exemple, à deux ou trois ans pour des sujets plus importants), il faut changer le substrat des bonsaï. On procède au renouvellement de la terre en rempotant l’arbre. Après avoir retiré le bonsaï de sa poterie, il faut retirer la plus grande partie de l’ancien substrat et le remplacer par un mélange adapté à l’espèce que l’on travaille. Un pin ne vit pas dans le même mélange terreux qu’une azalée, ou qu’un érable. Lors du rempotage, il conviendra de vérifier l’état sanitaire des racines, et de les retailler pour que se développent surtout de fines radicelles, seules capables d’assimiler rapidement l’eau et les éléments nutritifs.
Emplacement
Comme la plupart des végétaux, les bonsaï ont besoin de lumière et d’une bonne aération. Une atmosphère trop sèche est souvent fatale aux bonsaï tropicaux, et l’intérieur de nos habitations est plus sombre que nous le supposons. Les
bonsaï dits d’intérieurs peuvent très bien passer toute la belle saison à l’extérieur. Pour ceux d’extérieurs, une bonne protection des vents dominants et un peu d’ombrage aux heures les plus chaudes seront les bienvenus. Lors des hivers rigoureux, il faudra veiller à surveiller les périodes de gels importants, soit en rentrant les arbres dans un local non chauffé ou en protégeant les racines des sujets.