La Période Néolithique
Le néolithique, c'était quand ? Bonne question ! Le néolithique est arrivé dans nos régions à la suite de la sédentarisation progressive de peuplades de cueilleurs-chasseurs venus d'Europe centrale. Ceci se passait en gros entre -4000 et -2000 avant J-C. et correspondait aussi aux débuts de l'agriculture. Ces peuplades avaient besoin de se protéger et ont créé des structures typiques : les camps néolithiques charentais. Il s'agit de grandes surfaces, pouvant accueillir quelques centaines de personnes, entourées de fossés larges (4 à 8 m) et profonds (2 à 4 m), complétés, côté interne, par de grandes palissades destinées à augmenter la hauteur différentielle.
Bien entendu, beaucoup d'évolutions se sont produites au cours de ces deux millénaires et l'on distingue des civilisations présentant des caractéristique différentes, par le style des fossés, la taille des silex et de véritables modes dans les modèles et la facture des céramiques. On peut ainsi reconnaître :
- Civilisation des Matignons : 3900 avant J.C.
- Civilisation de Peu-Richard : 3000 avant J.C.
- Civilisation d'Artenac : 2000 avant J.C.
Nous ne pouvons représenter tous les sites appartenant à ces époques. mais voici les principaux :
Communes | Nom du lieu-dit | Numéro B.A.P-C* |
Corme-Ecluse | Fossé Courant | 766 A |
Breuillet | Fief de la Roche | 549 A |
Semussac | Chez Reine | 391 A |
Semussac | Château-de-Didonnes | 546 A |
Barzan | La Garde | 547 A |
Cozes | La Maison-Rouge | 548 A |
Arces | Prézelles | 551 A |
Arces | Le Chant de l'Allouette | 952 A |
Mortagne | Combe de Jau | 1620 A |
Mortagne | Vil Mortagne | 1882 A |
St-Georges-Didonnes | Boube | 1580 A |
* Numéro d'inscription dans la "Banque Archéologique Poitou-Charentes", entité informatique, conçue et créée pour accueillir nos sites et utilisée comme moyen officiel de déclaration auprès du Service Régional de l'Archéologie, à Poitiers.
Le magnifique camp néolithique de Didonne. Ces fossés multiples et complexes présentent des structures originales, ressemblant à des tours d'angle. Il y a des enceintes multiples, des fosses et des enclos internes. C'est un site qui permettrait d'accroître nos connaissance du néolitique charentais. Il suffirait qu'un grand directeur de fouilles accepte de s'y consacrer...
L'émulsion infra-rouge révèle ici la magnifique complexité de ce véritable archétype des camps néolithiques charentais. On distingue parfaitement les portes en "pinces de crabe", les chicanes défensives et la diversité des fossés. Ce site, connu comme station de surface, a véritablement montré ses structures sur les photos aériennes, autorisant ainsi les fouilles de J-P Mohen, de1966 à 1971. La datation du site obtenue par les styles céramiques s'étend des Matignons aux Peu-Richardiens.