Dis-moi sur quel vaisseau tu navigues,
je te dirais qui tu es !

La tentative de catalogue, sériant les différentes catégories de bateaux au cours des âges, présentée ici devient obsolète pour classer certains navires fréquentant les parages. Les spécificités de ces derniers méritent un coup de projecteur particulier pour les soustraire à l'amalgame. Les naviplanes de Bertin rentrent dans cette catégorie (voir le chapitre « Les passeurs d'eau transversaux »).

 
esturial du CEMAGREF

Comme le catamaran à moteur, à la silhouette trapue, fréquentant régulièrement les pontons de Royan qui porte sur l'étrave l'acronyme suivant: CEMAGREF (Centre national du MAchinisme agricole, du Génie Rural, des Eaux et Forêts). Il s'agit de l'Esturial, navire scientifique de l'Institut de Recherche de Bordeaux.

Un autre navire, le Ville de Bordeaux, effectuant des va-et-vient réguliers transporte dans ses soutes les éléments de l'A 380. Ils sont déposés à Pauillac avant d'être acheminés par les barges Breuil et Brion vers Langon et rallient ensuite Toulouse par la route.

On peut également ranger là, les navires militaires, mais aussi ceux si originaux que furent les bateaux-phares ou bateaux-feux. Le plus emblématique sur notre portion de littoral étant celui du Grand Banc, mouillé devant l'estuaire le 19 août 1869, allumé le 18 septembre 1870. Il éclaira la passe pendant prés de 25 ans, remplacé alors par un autre sans gardien, puis un ponton et enfin une bouée lumineuse.

 

Marine nationale

Pendant plusieurs décennies, les eaux royannaises et de la Gironde furent une halte annuelle, traditionnelle en fin de période estivale et début d'automne, pour les bâtiments de l'Escadre du Nord. La Marine était certainement fière de pouvoir relâcher, et d'afficher ainsi une partie de sa flotte de guerre. Croiseurs, avisos, destroyers, torpilleurs, venaient faire admirer ici leurs silhouettes impressionnantes et leurs équipages disputaient des régates endiablées, à l'aviron, pour le plaisir des touristes encore en villégiature dans notre station balnéaire.

Certains amiraux ou membres de l'état-major avaient dû profiter des bienfaits de cette dernière, pour se laisser convaincre d'aménager à Mortagne une station de torpilleurs, à la demande des élus locaux. D'abord acceptée, cette perspective, permettra à la ville de se doter d'un magnifique bassin à flot avec écluses, mais l'installation de la base sera abandonnée juste avant la Première Guerre mondiale.

La présence de la Marine nationale française, en ce début de XXIe ne se résume plus désormais qu'à la venue régulière de la goélette Belle-Poule de l'Ecole Navale, dont la ville marraine n'est autre que Pauillac, lancée comme sa soeur en construction l'Etoile, en 1932, à Fécamp par les chantiers navals de Normandie. Sa carène, compromis de morutiers « finlandais » de Paimpol, Gravelines et Fécamp lui confère une élégance rare, dont les cadets de l'Ecole Navale de Brest doivent savourer le charme. Si vous voulez la différencier de l'Etoile regardez la position du radar, s'il est installé sur un mâtereau et si les espars sont foncés, vous avez sous les yeux la petite protégée des Pauillacais. Aux alentours de l'Ascension, elle croise dans nos eaux, à vos jumelles...

 

escadre du nord

 

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L'Escadre du Nord