Des ports et des acheneaux
Ribérou à l'extrémité de la Seudre salée est un port à marée qui aujourd'hui a perdu toute activité professionnelle après avoir été très actif aux XVIIIe et XIXe siècles notamment avec les lougres et chasse-marée bretons. Ils apportaient surtout du poisson salé et rembarquaient vins, cognac, céréales et sel.
Le Breuil (rive gauche). Tout dernier site en amont pour l’ostréiculture, Le Breuil abrite encore directement sur le lit de la Seudre déjà très étroit, rive gauche, quelques établissements d'élevage.
Dercie (rive droite). A l'extrémité d'un chenal très envasé, l'ancien port de Dercie témoigne du transport du sel dans les hauts de Seudre.
Chalons (rive droite) a conservé des bornes d'amarrage en pierre ; il se termine par un bassin aux rives empierrées, malheureusement coupé par la route Royan-Rochefort, et son ancien moulin à marée (transformé en hôtel) garde son architecture initiale.
L’Éguille. Pointe avancée dans le marais du haut de Seudre, L’Éguille qui possédait autrefois son château, est demeurée port de pêche et constitue le dernier hâvre conséquent d'ostréiculture dans la partie amont de la rivière. Le port, rive gauche, se caractérise par un très beau bassin à marée aux bords pavés avec une retenue de chasse d'eau.

Chenal de Chatressac

L'Eguille
Souhé (rive droite) très envasée, conduit à un village de sauniers autrefois tous protestants. Souhé en effet n'avait pas d'église mais un temple qui fut désaffecté dans les années 70.
Le Liman (rive gauche). Son lit profond, propice à la pêche aux palourdes, se prolonge dans le marais du Moulin des rois. A son extrémité, les vestiges d'un moulin à marée sont toujours visibles. Et, tout à côté du moulin, le tracé d'un projet de canal (entre la Seudre et la Gironde) qui aurait dû passer par les marais de Pouzauges à proximité de Royan. Une borne, marquée de l'ancre marine, est toujours en place, témoignant de ce projet établi en 1860, mais jamais réalisé.
Fontbedeau (rive gauche). Profond à son embouchure, cet achenau de Fontbedeau prend sa source au village du même nom totalement détruit en 1945, lors de la libération de la poche de Royan. La fontaine, au cours régulier, et qui lui a donné son nom, coulait encore dans les années 60.
Agnoux. Affluent peu profond de l'achenau de Fontbedeau, l'achenau d’Agnoux conduit à son hameau où sont encore visibles des restes de constructions réalisées avec des galets de granit provenant du lest des bateaux qui chargaient le sel.

Des matériaux modernes ont remplacé le bois

Le travail de l’huître lui aussi a évolué
Plordonnier, autre affluent de Fontbedeau mais plus profond, l’achenau de Plordonnier conduit au "village des palourdes". En effet, c'est de la déformation ancienne de "plourde" que Plordonnier tirerait l'origine de son nom. Le village, qui fut surtout habité par des sauniers, était en majorité protestant avec des cimetières familiaux encore visibles. Il faisait partie autrefois de la commune de Breuillet. Cela correspondait à une séparation géographique naturelle puisque deux achenaux, Mornac et Plordonnier, qui d'ailleurs, se rejoignent à l'amont, constituaient un obstacle majeur jusqu'au marais de La Prée et de I’Etang.
Mornac, en poursuivant sur la rive gauche
Teger. (rive gauche) De profondeur moyenne, l'achenau de Teger qui alimente les claires et autrefois les marais salants, est un des rares à ne pas avoir de village à son extrémité.
Coulonges (rive gauche). L’achenau de Coulonges poursuit son cours jusqu'au village du même nom, autrefois habitat de sauniers et haut lieu du protestantisme de la Presqu'île d’Arvert. En effet, pendant les persécutions, suite à la révocation de l'Edit de Nantes, les adeptes de la religion prétendument "réformée" se réunissaient clandestinement dans les bois de Coulonges. L'achenau de Coulonges constitue la limite entre Mornac et Breuillet, une commune terrienne qui a cependant une petite enclave maritime sur la Seudre.
Chaillevette (rive gauche). Reçoit les eaux douces du marais de St-Augustin, l'ancien Barbareu, par la "Course", un canal artificiel.
Pélard (rive droite). Profond, remonte au-delà de Nieulle, Port Paradis (ostréiculture) et rejoint dans les terres, l'extrémité de l'achenau de Recoulaine. Le cours des deux achenaux délimite ainsi le tracé de l'ancienne île de Nieulle. Alimentant autrefois les marais salants, et encore aujourd'hui les marais d'élevages extensifs de l'anguille, l'achenau de Pélard supporte les restes de l'un des plus anciens moulins à marée de Seudre (1132).
Chatressac (rive gauche). Très courte et comportant un ancien moulin à marée, elle constitue un site ostréicole caractéristique avec ses nombreuses cabanes.
Bugé (rive droite). Relativement creux, il alimente de nombreux champs de claires autrefois renommées par la qualité de leurs huîtres plates.
Les Roches, puis Orivol (rive gauche) abritent une partie importante de l'ostréiculture d'Etaules. Etablissements d'élevage et d'expédition, à proximité de la Seudre y cohabitent sur un terroir estimé de qualité pour l'affinage en claires.


Les bords de Seudre ont longtemps été concédés au captage et à l’élevage de l’huître.
Recoulaine (rive droite) est la plus longue du marais de Seudre (plus de 7 kilomètres). Son aval est concédé au captage et à l'élevage de l'huître, son lit est très fréquenté par les pêcheurs de palourdes et un petit groupe d'établissements ostréicoles y est installé au lieu dit "Fosse Bertine". L’achenau de Recoulaine, outre sa jonction au nord-est de Nieulle avec Pélard, constitue, par le ruisson de la Chenolette, une séparation entre l'ancienne île de St-Just et la presqu'île de St-Sornin. Le Pas de Toriat, célèbre par des combats pendant la Guerre de Cent Ans, permettait la communication entre le marais de Seudre et le marais de St-Agnant dominé par la célèbre Tour de Broue (du même type de construction, XIè siècle, que le donjon de Mornac).
Les Grigons (rive gauche). Le long de cet achenau, sont établies les cabanes de la Grève à Duret qui constitue le pôle ostréicole d'Arvert-Avallon. C'est à partir d'Arvert que Chapdelaine organisait déjà sous le règne de Louis XIV, la vente des huîtres sur Paris et Versailles. A la cour du Roi-Soleil, par prudence, on faisait goûter les huîtres vertes d'Arvert d'abord aux valets pour être bien sûr que les Huguenots de la Presqu'île n'allaient pas tenter d'empoisonner Sa Majesté.
Coux (rive gauche) après l'achenau de la Guillate, abrite une partie importante de l'ostréiculture d’Arvert.
Luzac (rive droite). Cet achenau de Luzac alimente entre autres le dernier marais salant en activité en Pays de Seudre. La fleur de sel de ce marais entre dans la fabrication d'un beurre spécialement conçu pour accompagner les huîtres de Marennes-Oléron.
La Tremblade (rive gauche). L'achenau de La Grève, ou dit encore de l’Atelier, constitue un centre ostréicole de premier plan avec ses nombreuses cabanes. A son extrémité, le port de La Tremblade est encore fréquenté par les pêcheurs du large. La Tremblade a toujours été, avec L'Eguille et Mornac, port de pêche "En Seudre". C'est aussi par La Tremblade, grâce à l'ancien chenal de La Lasse, que la Seudre communiquait autrefois avec le marais de Bréjat ou plus anciennement Barbareu (aujourd'hui marais de St-Augustin). Cette partie du chenal s'est en effet beaucoup modifiée. D'où l'expression ancienne "les dunes marchent en Arvert".
La Perride (rive gauche) dessert une partie de l'ostréiculture trembladaise : les cabanes de la Route Neuve.


Réunies sur le même plan d’eau, les activités de plaisance, de pêche et d’ostréiculture cohabitent harmonieusement.
Le Lindron (rive droite) remonte au sud-est de Marennes.
Le port de La Cayenne (rive droite) abrite des établissements ostréicoles, des bateaux de pêche et un chantier naval bien connu pour sa contribution au patrimoine maritime. Entre La Cayenne et La Tremblade, avant la construction du pont de la Seudre, le trafic était assuré par un bac automoteur dont les appontements d'accostage restent visibles. Plus loin, dans le temps, XIXe et début du XXe siècle, le passage était assuré à la godille par des Trembladaises, des femmes marins à la verdeur de langage réputée.
Marennes (rive droite). A partir de La Cayenne, mais par une embouchure distincte, au noroît du port, le chenal de Marennes, bordé d'établissements ostréicoles, remonte jusqu'à un bassin à flot. Il reçoît le Canal de Seudre-Charente conçu à l'époque de Vauban (1684) pour déjouer un éventuel blocus maritime (par les Anglais) de l'Arsenal de Rochefort.
Brandelle et Putet (rive gauche) alimentent des claires actuellement en cours de restructuration pour faciliter l'accès terrestre. La première opération de ce type en Seudre a été menée en 1992, sur le site de la Taillée Richelieu, au sud de Coux.
Creux de Mus-de-Loup. C'est ici la partie la plus profonde du lit de la Seudre, plus de neuf mètres. Le premier vaisseau royal, La Couronne, construit sous le règne de Louis XIII, à La Roche-Bernard (Bretagne sud) est venu y faire son armement. Le site avait été choisi en fonction du tirant d'eau du vaisseau qui ne pouvait rejoindre Brouage, le seul arsenal à l'époque dans l'ouest. Pour la sortie de La Couronne, en 1638, les barques de Mornac, avec leurs équipages avaient été requises comme en témoigne la quittance délivrée au capitaine Claude de Launay Razilly.
Pont de la Seudre. La jonction routière des deux rives à l'embouchure de la Seudre a été achevée en 1966 et a remplacé le bac auto-moteur entre La Tremblade et La Cayenne..
Ifremer : les laboratoires de l'Institut Français de Recherche pour la Mer, spécialisés dans les cultures marines ont été implantés sur la rive gauche à Ronce-les-Bains. Les travaux de recherches de l'Ifremer (génétique, pathologie, environnement marin, etc.) font mondialement autorité.
La Pointe aux Herbes. L'embouchure de la Seudre est marquée à l'ouest par la Pointe aux herbes (Ronce) et s'ouvre sur les coureaux entre les parcs ostréicoles d'élevage de La Beurette au nordet, du banc de Barat au noroît ainsi que ceux de Ronce à l'ouest.
Entre Seudre et Mer. Depuis le pertuis d'Antioche, marqué par le célèbre Fort Boyard au large de l'île d'Aix, jusqu'au dangereux pertuis de Maumusson à l'ouest, les coureaux d'Oléron sont constitués de sables et de vasières coupés de chenaux et de coursières. Les premiers sont sujets à déplacement et les secondes connaissent un envasement accéléré parfois par le développement des crépidules en compétition avec l'huître d'élevage. Zones de pêche dans leur partie profonde, les coureaux d'Oléron sont en effet surtout utilisés pour l'ostréiculture depuis la fin du XIXe siècle.