À la découverte de la ville portuaire
Horace, Odes I, 14 :
Ô navire, des vagues nouvelles vont t’emporter sur la mer ! Que fais-tu ? Reviens hardiment au port. Ne vois-tu pas tes fl ancs dépouillés de leurs rames, ton mât blessé… Si tu ne veux pas être le jouet des vents, prends garde !
Les énigmes du site du Fâ
Au cours des Ier et IIe siècles, la cité antique de Barzan devait être un des ports importants entre Nantes et Bordeaux, sans comparaison possible avec ceux des fonds de marais présents le long de la côte. Il s’agissait certainement d’un lieu de transbordement de marchandises et de matières premières comme en témoignent les vastes horrea (entrepôts). Cette cité gallo-romaine pose encore bien des énigmes que les archéologues s’efforcent de résoudre :
- Le nom de la ville ?
- L’emplacement exact du port et ses aménagements ?
- La divinité, ou les divinités qu’adoraient les fi dèles sur le grand temple circulaire ?
- Les rituels qui pouvaient s’y dérouler ?
- Les causes de la disparition de la ville ?...
Le travail scientifique permet d’élaborer des hypothèses, de proposer des réponses, mais soulève parfois de nouvelles questions. Des décennies de recherches, sur des terres vierges de toute occupation ultérieure, seront nécessaires.

La grande avenue et les horrea. Photo Jacques Dassié
Archéologue, métier de passion
Des fragments de céramique aux bâtiments, l’archéologue étudie les traces matérielles des civilisations et reconstitue le passé pour mieux comprendre les façons de vivre des sociétés humaines. Mais au fur et à mesure que le fouilleur progresse dans sa recherche, il détruit les niveaux mis au jour pour étudier les couches inférieures. On peut comparer la fouille à la lecture d’un livre lacunaire qu’on commencerait par la fi n. L’archéologue doit donc observerminutieusement et enregistrer systématiquement ce qui est trouvé en tenant compte des lacunes. On comprend ainsi qu’un objet archéologique doit être étudié en relation avec le site et n’a de sens que dans son contexte.

Fouilles du sanctuaire, Karine Robin : stratigraphie
Les étapes de la recherche
- L’étude de la toponymie et des archives
- La prospection pédestre, aérienne, géophysique…
- La fouille
- La post-fouille
- Lavage du mobilier, marquage, étude du mobilier, rapport de fouille Avant d’être exposé, le mobilier doit souvent passer par une étape de restauration
Le musée du site du Fâ
Une démarche pédagogique permet au visiteur :
- de définir dès l’accueil les lieux et la chronologie du site (carte avec diodes lumineuses et colonne stratigraphique),
- de s’interroger sur les objets présentés sur « le mur des traces »,
- de suivre la démarche de l’archéologue (module 1),
- de prendre la dimension d’une cité fl orissante (module 2), vraisemblablement grâce aux échanges commerciaux (module 3),
- de s’imprégner des aspects de la vie quotidienne dans une salle intimiste (module 4) : parure, écriture, art de jeter des sorts !...
Maquettes, vidéo, 3D… aident à se représenter le site et à mieux apprécier le parcours de visite extérieure.

Copies d’amphores présentées dans le musée

Musée actuel
Conception du musée
Agence AVEC et cabinet d’architecte BL2 (Bordeaux) en collaboration avec le Syndicat mixte, l’Archéologue départementale, les responsables de fouilles, l’ASSA Barzan.
Financement
Département de la Charente-Maritime, Syndicat mixte, État, Conseil Régional Poitou- Charentes.