Historique du Fâ
Témoignages et découverte du site
Partout nous frappe l’étonnant rayonnement de l’esprit romain. Extension, dimension : tout est là marqué du sceau de la grandeur » Mortimer Wheeler « L’art romain.
Les écrits de Claude Masse, ingénieur du roi, au XVIIIe siècle
Environ à 1 100 toises (2 km) de Talmont, la tradition assure qu’il y avait jadis une ville fameuse … ». Il évoque le temple (« base d’une tour sur laquelle on a bâti un moulin »), le théâtre, (« vestiges d’un château que l’on croit être véritablement les fondations d’un cirque »), le port (« …où l’on voit encore les vestiges de gros murs »).

Premières fouilles
Au XXe siècle, Léon Massiou entreprend de dégager la base du temple (1921-1926). Louis Basalo, architecte à Royan, poursuit ce travail, met au jour un vomitorium du théâtre, et commence la fouille des thermes. Ces recherches se poursuivront dans les années 1950, toujours sous la direction de Louis Basalo et Robert Colle.

La prospection aérienne
En juin 1975, Jacques Dassié survole le site et, grâce à des conditions météorologiques idéales pour la prospection aérienne, une ville défi le sous ses yeux : plusieurs rues dont une grande avenue (le decumanus) reliant plusieurs temples et longeant des entrepôts (horrea), une zone portuaire et un double péribole délimitant le sanctuaire. Par la suite, il localisera d’autres bâtiments et probablement le forum.
Création d’une association de sauvegarde
Depuis 1993, le rachat de la ferme par la municipalité et la création d’une association, l’ASSA Barzan, vont donner un nouvel essor, intensifi é par les initiatives du Syndicat mixte (1999). Désormais, des campagnes de fouilles se succèdent : sur le sanctuaire avec Pierre Aupert (CNRS bordeaux) et Karine Robin (Archéologue départementale), les thermes, les entrepôts et des quartiers d’habitation avec Alain Bouet (Université de Bordeaux III), la voierie, avec Laurence Tranoy (Université de la Rochelle).
Des lieux riches d'histoire
Enclos en « pinces de crabes », outils et pointes de fl èches nous révèlent que dès le Néolithique des hommes vivaient sur la colline de La Garde, à 800 mètres à l’est du Fâ. Sur le site même, un enclos fossoyé protohistorique témoigne d’une occupation gauloise, et certains éléments de mobilier (anse étrusque des VIe-Ve siècles av. J.C., fragments de céramiques attiques et andalouses) indiquent qu’il s’agissait déjà d’un lieu d’échanges. Mais c’est sous l’Empire, à l’époque de la Paix Romaine, que Novioregum, si tel est son nom, fut une cité fl orissante grâce à la proximité de voies ralliant Burdigala (Bordeaux), et de Mediolanum Santonum (Saintes), capitale de province.

Hache néolithique